J'aimerais d'abord te replonger dans le passé... Land, période 1988-19??... Qui faisait partie du groupe à ses débuts? Sous quelle forme chacun y participait-il? Il s'agissait de cassettes auto-produites, je pense... Est-ce que 'Anger' marque bien la dernière réalisation du groupe avant une pause, en 1995? Et bien sûr, pourquoi cette pause?

Land a toujours eu des activités en dents de scie. Un bon nombre de personnes est passé au sein du groupe de 1988 à 1990 avant de se stabiliser jusqu'en 1995, date à laquelle le groupe s'est dissout dans l'urgence. Les diverses taches de chacun répondaient aux besoins du moment, et n'étaient jamais figées. Certains morceaux de la période 90/95 ont été diffusées sur six cassettes à très petits tirages, et effectivement, 'Anger' est bien la dernière réalisation de Land. Une fois celle-ci terminée, le groupe s'est disloqué pour plusieurs raisons. Par la suite, j'ai écrit épisodiquement quelques morceaux, mais pas dans l'optique d'une diffusion.

Qu'est-ce qui t'a alors poussé, après 'six années d'hibernation', à vouloir à nouveau rendre 'publiques' tes compositions musicales ?

Rien de prémédité, juste un concours de circonstances et des dispositions plus favorables. En fait, j'ai déménagé sur Paris voici deux ans. Par le plus grand des hasards, un autre membre originel de Land, mon ami d'enfance, a emménagé sur Paris le même jour ! Et même s'il n'a plus vraiment le temps de se consacrer à la musique, c'était l'occasion de renouer avec tout ça. Cela aurait pu se faire plus tard comme jamais. Rien n'était programmé.

On peut toutefois qualifier votre retour de 'fulgurant'. Eis & Licht a été convaincu par la démo 'Idi i Smotri' puisque le label l'a rapidement sorti sous la forme d'un 10". Puis est venue la sortie d''Opuscule' sur Divine Comedy... Comment ces contacts se sont-ils noués?

J'ai réalisé 40 copies promo du CD-R "Idi i Smotri" qui étaient destinées en grande partie à notre entourage. J'ai envoyé une dizaine d'exemplaires à quelques labels et magazines. Stephan de Eis & Licht m'a répondu favorablement pour me proposer de participer à Eis & Licht. Nous sommes rapidement tombés d'accord pour un pressage vinyl remasterisé de "Idi i Smotri".
Pour Divine Comedy, je ne connaissais pas vraiment le label et ne leur avait donc pas envoyé de CD-R. En fait, c'est Fabrice qui m'a contacté par l'intermédiaire de Peter S. Le courant est passé immédiatement et "Opuscule" est sorti quelques mois plus tard.

Revenons justement à 'Idi i Smotri'. Est-ce définitivement une référence au film soviétique d'Elem Klimov ?

Tout à fait, "Idi i Smotri" fait en partie référence au film d'Elem Klimov. Indépendamment du thème, ce film est une grande leçon du cinéma dont on ne peut sortir indemne. Son travail, notamment sur les éclairages et le son, y est époustouflant.
Le reste du quatre titres a pour point de départ certains poèmes de Konstantin Simonov.

Idi i smotri, 1985, Elem Klimov, URSS

J'ai appris récemment que Land avait fait ses premières armes sur scène, en ouverture de Norma Loy, à la fin des années 80... Quels souvenirs gardes-tu de ces moments-là ? ... Souhaites-tu les évoquer, ou sont-ils définitivement enfouis dans les 'archives' du groupe ?

Plus de spontanéité, de naïveté aussi, beaucoup d 'émotions… Pour le reste, tout est un peu flou aujourd'hui.
Jouer live me plait énormément. Mais pour moi, un concert, c'est un échange entre plusieurs personnes sur scène et un public. Je ne vois aucun intérêt aujourd'hui à faire de la scène si je dois être tout seul derrière des machines pour faire ce type de musique. Ce genre d'événement m'ennuie au plus haut point. Il n'y a aucune dynamique la dedans, pas d'alchimie. Si Land devait rejouer un jour, cela serait à nouveau sous la forme d'un groupe. Mais cela demande du temps et des personnes motivées ; ce qui est encore un autre problème.

Je n'ai pu écouter que les titres téléchargeables en MP3... est-ce que ces anciennes productions seront un jour rééditées ou est-ce qu'elles appartiennent définitivement au passé?

Ces anciennes productions appartiennent à plus d'un titre au passé. Pour la plupart, j'ai beaucoup de mal à les réécouter, car elles ne véhiculent que de mauvais souvenirs. Ceci étant dit, je reçois pas mal de mails de personnes demandant si des rééditions CD sont prévues. Cette idée m'a toujours déplu, mais j'y réfléchis plus sereinement aujourd'hui, histoire peut-être de tourner définitivement la page.

Le fait d'avoir par exemple supprimé du site les informations relatives à ces anciennes productions fait-il partie de ton processus d'oubli ?

Non, c'était prévu dès le départ. Le but était de me servir de ces anciennes productions pour épauler "Idi i Smotri" lors de la recherche d'un label. Il n'y a aucun processus d'oubli ni de reniement. C'est juste le passé. C'est tout.

Mais revenons sur l'idée d'une possible réédition des anciennes productions...

Si cela voit le jour, cela sera sous la forme d'une seule compilation CD ne comprenant que quelques morceaux des diverses périodes de Land. Les anciennes productions ne ressortiront jamais sous leur forme originelle. Pour le moment, je suis en train de faire le tri dans mes cartons et voir s'il y a des choses qui valent le coup d'être rééditées.

Y a-t-il déjà des contacts d'établis avec un label pour que cette compilation voie le jour ?

Oui mais je ne suis pas du tout pressé. La seule raison qui me pousse à faire le tri maintenant est que j'ai déjà perdu beaucoup de morceaux en raison du mauvais état de la plupart des sources. Une cassette DAT, ça vieillit très mal.

Une dernière question pour clore ce passage introspectif sur le passé de Land... Les vocaux féminins présents sur les anciens morceaux semblent avoir disparu depuis 'Idi i Smotri'. Doit-on en conclure que Land est désormais un projet uniquement 'instrumental' sans apport de chant ?

Ils ont disparu avec "Anger" pour être plus précis. Pour répondre à ta question, non, Land n'a pas vocation à être un projet uniquement instrumental. Si l'opportunité d'une nouvelle voix féminine se présente, alors Land évoluera encore. Sinon, je l'arrêterai à nouveau un jour, car pour certains thèmes, ce schéma musical va s'avérer vite insuffisant à mon goût.

Vous êtes donc loin d'être des novices dans cette scène. Aujourd'hui, quel regard portes-tu sur celle-ci et sur son évolution depuis la fin des années 80 ?

Je ne me suis jamais considéré comme faisant partie d'une scène. A partir de là, je ne me suis jamais préoccupé des tendances et évolutions des différents courants. Il est certain qu'aujourd'hui, je me sens encore moins concerné par tout cela. Si une musique me touche, peu m'importe sa provenance et son époque. Actuellement, je dirai que la musique est de plus en plus cloisonnée, et avec de nombreuses impasses.

Ton intérêt pour l'Histoire...

Je suis effectivement intéressé, entre autre, par l'histoire du XIXème et début XXème siècle.

D'où te vient ton intérêt pour cette période de l'Histoire... à quel moment places-tu ton 'début du XXe', dans l'entre-deux-guerres?

J'ai toujours été fasciné par cette période de transition qui nous a fait basculer dans l'ère moderne. Tout les domaines y étaient en constante ébullition : la littérature, les idées, la peinture, l'architecture, la photo, la science. Si tu me demandes quand est-ce que je situe le véritable début du XXème siècle, je te dirai 1914. Si tu me demandes à quelle époque je situe la fin de ma période de "prédilection", je te répondrai la fin des années 20.

Quel regard portes-tu justement sur la photographie (à travers les innovations techniques comme l'invention de nouveaux appareils de faible encombrement: l'Ermanox, le Leica...; l'apport de la photographie aux arts scéniques, à cette époque...) et sur le genre particulier qu'est la photographie de spectacle dont les prémisses remontent aux années 1839 ?

La photographie de spectacle à ses débuts ne m'inspire pas grand chose dans la mesure où limitée par la technique, elle ne permettait de faire que des prises de vues fonctionnant sur le mode de la reconstitution de scènes. De plus, la démarche étant purement commerciale, peu de photographes de l'époque avaient la liberté d'affirmer leurs propres idées au travers de réalisations de portraits. Du XIXème siècle je suis beaucoup plus attiré par les travaux de photographes comme Le Gray, la mission Héliographique, Nadar, Marville ou les clichés pris durant la Commune...
La photographie théâtrale du début XXème siècle ne me parle pas d'avantage... trop sclérosée à mon goût. J'aime beaucoup les portraits de Henri-Manuel, mais de ces décennies et dans des domaines différents, je suis plus intéressé par les travaux de Sander, Atget, les Constructivistes, le Bauhaus, Man Ray, ou un peu plus tard Bourke-White.

D'autre part, c'est bien involontairement, je pense, que tu as omis de citer le cinéma.... Considères-tu, à l'instar de certains cinéphiles, les années vingt comme une période d'Age d'or, d'avant-garde et de liberté pour le cinéma, et ce malgré la crise qui touche la production française à la fin des années 20 ?

Oui et non car la période à laquelle je faisais allusion englobe une bonne partie du XIXème. Période durant laquelle le cinéma était quasi inexistant.
Je ne considère pas le cinéma des années 20 comme celui de l'âge d'or. Des gens comme Feuillade ou Méliès n'ont pas attendu les années vingt pour faire du cinéma un art majeur, mais ils ne le savaient pas encore... Certes ce fut une période extrêmement fertile mais je trouve autant d'intérêt et de pertinence dans les précédentes et les suivantes.

Le voyage dans la lune, 1902, Georges Méliès, France

Pour rester dans le domaine du cinéma des années 20, une certaine fuite du réel caractérise les productions cinématographiques... Comment perçois-tu ce décalage entre la société dépeinte dans les films, où l'on danse beaucoup, et la réalité sociale d'après-guerre ?

Je vois ça comme un contrecoup à la période 14/18, notamment en Allemagne, avec la débauche d'efforts fournies par la UFA. Un besoin de vivre, d'oublier, de maîtriser ses angoisses et de s'affirmer malgré la crise économique, l'inflation et les relations internationales toujours aussi tendues en raison des traités de paix de 1919. Ce contexte n'a pas empêché les gens de danser et de s'amuser, bien au contraire... C'est pour moi une période esthétiquement très élégante malgré le contexte sociale.

Quel regard portes-tu sur ces différents courants (impressionnisme, avant-gardisme, 'cinéroman', 'cinéma pur') et vers le(s)quel(s) vont tes préférences ?

Tous ces courants datent d'une époque ou le cinéma était encore jeune et de ce fait, en constante évolution dans des laps de temps très réduits. Il a ainsi bénéficié de beaucoup de courants artistiques et d'approches différentes. C'était une remise en question permanente, et chaque mouvement était en quelque sorte une réponse à un autre. Je ne suis pas attiré par tous les mouvements du point de vue du résultat (comme le cinéma pur par exemple), mais beaucoup par les démarches qui les ont engendré.
Pour l'avant-gardisme, si tu fais allusion au mouvement inspirée entre autre de l'esprit Dada, oui je suis fan, bien que pour moi, le Dada ait malgré lui amené à des dérives effarantes qui constituent aujourd'hui notre quotidien "artistique".
Je trouve l'impressionnisme intéressant pour ses particularités esthétiques et de montage mais je suis beaucoup plus attiré par l'expressionnisme et ce qu'il a exprimé.

Fais-tu allusion, entre autre, au 'Metropolis' de Fritz Lang ? Qu'est-ce qui t'attire parmi les traits caractéristiques à ce courant ? L'esthétique violente et tourmentée utilisée pour traduire certaines atmosphères de malaise et de révolte ? Le jeu exagéré des acteurs ?...

Oui entre autre... "Metropolis" est un monument ; bien que sur ce sujet, Fritz Lang ne se soit jamais considéré comme un expressionniste.
Mais en général, je suis séduit par la majorité des œuvres qu'a produit ce courant : la gestion des éclairages, les cadrages, les ambiances… avec une attirance toute particulière pour "Das Kabinett des Doktor Caligari" de Wiene, et ses superbes décors géométriques entièrement peints sur toiles.
J'y trouve le jeu des acteurs certes plus stylisé, mais pas plus exagéré que dans les autres productions de l'époque. Cette exagération était de toute façon inhérente au cinéma muet car elle servait à palier l'absence du son pour les dialogues, et les émotions à exprimer.

Certains cinéphiles estiment que l'expressionnisme connaît de nos jours des résurgences très vivaces à travers certains films de Lars Von Trier (Epidemic, 1988), de Wim Wenders (Les Ailes du désir, 1987), de F.J. Ossang (Le Trésor des îles Chiennes, 1991) et tout particulièrement à travers l'œuvre de Tim Burton. Partages-tu cet avis ?

Je pense qu'il y a certains clins d'œil et similitudes, mais seulement d'un point de vue esthétique. Le contexte et les motivations sont totalement différentes.

Sous un angle plus général, dans le domaine des Arts, quels noms retiens-tu de cette époque. Quels sont les artistes dont tu affectionnes particulièrement le travail, la démarche artistique ?

La liste serait trop fastidieuse à établir. Je ne sais pas si tu fais uniquement allusion aux années vingt ou à la période 1900/1930. En considérant cette deuxième possibilité les artistes et courants que j'affectionne tout domaines confondus, en vrac, et de manière absolument pas exhaustive : Schiele, Klimt, Guimard, Tichy Gyula, Vhutemas, Bauhaus, Renner, Murnau, Wiene, Lang, Feuillade, Satie, Debussy, Remarque, Kubin, Dix, Kafka, Rodin... Mais j'arrête là, car la liste serait beaucoup trop longue.

Opuscule 'ou les Mémoires de Jules B.' donne vraiment le sentiment d'être replongé en 1917-1924 ? Une raison à ces dates précises ?

Pour "Opuscule", le point de départ est un carnet de mémoires de Jules B. (qui débute dans les tranchées en 1917 et qui s'achève en 1924), ainsi que divers autres documents l'accompagnant (photos, tickets...). J'ai fait une récente mise à jour de Landsite où tu peux voir la première page de ce carnet : www.landsite.net/site_html/releases.htm

Es-tu tombé 'par hasard' sur ce carnet au détour d'une brocante ? Ou bien recherchais-tu ce type de documents ayant déjà en tête le thème de ton travail ? N'as-tu pas envisagé au moment de la sortie d'Opuscule' une édition limitée dans laquelle tu aurais pu offrir davantage de matière à réflexion à l'auditeur (je pense à de larges extraits de ce carnet...) ? A moins que le minimalisme de l'artwork ne soit volontaire et/ou dicté par des 'impératifs économiques' ?

Non, je n'ai pas eu de recherches à faire pour "Opuscule". Je ne travaille pas de cette manière. En fait, je n'ai jamais cherché un seul document pour un projet. C'est l'inverse qui se produit. Je m'intéresse à des choses qui m'incitent, dans la mesure du possible à me documenter, voyager, visionner et collecter des documents. Ce n'est qu'ensuite que l'éventualité d'en faire quelque chose de sonore se dessine. C'est un processus très lent, car je n'ai jamais Land en tête quand je commence à m'intéresser de près à quelque chose. Land n'est qu'un moyen d'expression parmi d'autres. Il n'est pas systématique et son utilisation n'est pas du tout une finalité en ce qui me concerne.
Le minimalisme de l'artwork était un impératif économique. Mais cela ne m'a pas dérangé dans la conception de l'ensemble même si un livret aurait été intéressant. J'espère vraiment pouvoir le faire pour de prochaines réalisations.
Par contre, j'ai un avis très mitigé sur les ''éditions limitées''. Le problème aujourd'hui, c'est que tout ce qui sort est soi-disant limité, ultra-collector, épuisé avant même d'être sorti. On parle de milieu underground mais on reproduit les mêmes inepties de la grande distribution. Bref, je ne vois pas l'intérêt de la musique la dedans. Quand j'achète un disque, ce qui m'intéresse avant tout, c'est la musique. Si le packaging apporte un plus au contenu, c'est bien ; mais en ce moment je ne suis pas sur du bien-fondé de tout ce petit business. Bien sur que tous les tirages se font à peu d'exemplaires. Mais je trouve qu'il y a une marge entre cette évidente nécessité économique et le fait de constamment ressortir les mêmes poncifs. Et puis quel est l'intérêt de vendre un disque à 90 exemplaires quand on sait que beaucoup plus de gens seraient prêt à l'acheter ? J'apprécie les beaux packagings mais ils doivent servir la musique et son propos, pas le contraire. Quand je vois ce qui se passe sur ebay, cela me navre...
J'en ferai peut-être à l'avenir, mais il faudra que le thème nécessite une telle démarche.

L'évocation de la Première Guerre est présente, poignante... que t'inspire cette tragédie, aujourd'hui?

Rien d'autre qu'un suicide collectif. "Opuscule" ne traite pas de la guerre en elle-même (excepté "Décembre incertain" et à un degré beaucoup moindre, "Pilon"), mais plutôt de ses conséquences et répercutions sur l'individu, sur le traumatisme qu'il a subit, sa vie sentimentale, sa réinsertion sociale.
C'est ce que j'ai essayé de retranscrire dans "Opuscule". Je ne me suis intéressé qu'à l'homme, en essayant d'éviter, autant que faire se peut, le voyeurisme. Mais c'est ma réflexion personnelle, l'angle sous lequel j'ai abordé "Opuscule". A l'écoute, chacun se forgera ses propres images et sa propre interprétation.

Peux-tu révéler la source d'où est extrait le passage où l'on entend cette voix 'humaine' raconter les souffrances des tranchées ? Au-delà des traces du passé comment t'es-tu replongé dans l'ambiance d'après-guerre ?

Les extraits proviennent d'un film de Raymond Bernard tiré du roman de Dorgelès "Croix de Bois" (qui n'a rien à voir avec le mouvement des années 30). L'ambiance d'après-guerre m'est en ce moment familière en raison de recherches que j'effectue sur d'autres sujets de la même période. J'ai revu également certains films.

T'es-tu néanmoins plongé dans la littérature des tranchées pour préparer ce travail ?

J'ai juste relu quelques passages de certains classiques (Remarque, Dorgelès, Barbusse, les "XIII Danses Macabres" de Vaillant-Couturier, les "paroles de Poilus"… ) mais pas plus, car j'avais déjà lu tous ces ouvrages depuis longtemps.

Es-tu un collectionneur de vieux papiers, de vieilles choses ?...

Je collectionne en effet les vieux papiers dans la mesure ou je mène plusieurs projets en parallèle, qui nécessitent des recherches et de telles acquisitions. J'aime également fouiller les brocantes pour y trouver de vieilles choses que je restaure par la suite. Mais je ne vis pas pour autant dans un musée et ne suis pas du tout passéiste.

Il y a toutefois une part de nostalgie dans ta musique, ne serait-ce qu'à travers les extraits de chansons d'époque que tu distilles ça et là... La revendiques-tu ou en laisses-tu la responsabilité, l'interprétation aux auditeurs ?

Non, je ne revendique aucune nostalgie sur "Opuscule". Le contraire serait d'ailleurs plutôt malvenu. Bien qu'appréciant énormément les chansons de cette époque, elles ne servent ici que le propos et le contexte. De plus, leur contenu illustre parfaitement des sentiments et états d'âmes que je voulais faire passer. Pour le reste, chacun l'interprétera effectivement à sa manière.

Un nouveau 10" intitulé 'Praha' est en préparation. Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus ?

"Praha" sera la première halte d'un voyage qui comportera trois étapes principales. C'est un projet qui est en gestation depuis plusieurs années et arrive aujourd'hui à maturation. Si tout va bien, "Praha" sera terminé aux alentours d'avril/mai prochain...

Sur quel label sortira cette 'trilogie' ?

Ce n'est pas une trilogie, mais plutôt un tryptique au sens exact du terme. "Praha" est prévu sur Eis & Licht. Pour les étapes suivantes, je ne sais pas. Si Stephan est partant, elles seront également sur le même label, mais nous n'en n'avons pas encore parlé.

A plus courte échéance, un tribute à Jean-Marc Dauvergne auquel tu as participé devrait voir le jour chez Divine Comedy ? Que peux-tu nous dire sur ton implication dans ce projet, tes sentiments face aux toiles de Dauvergne...?

Je les trouvent propices à raconter des histoires. Pour la plupart, elles me donnent le sentiment d'être les témoins de faits passés, tout en gardant religieusement leurs secrets... sages de leur experience... Pour ce tribute, "Branchages" est la toile qui m'a le plus interpellé et qui m'a semblé évidente à illustrer d'un point de vue personnel.

En guise de conclusion, et dans une perspective un peu plus lointaine, quelles sont les étapes qui devraient jalonner le parcours musical de Land dans l'avenir ?

Hormis le tryptique, j'ai un projet plus ambitieux sur une actrice de théâtre du début du siècle. Mais je suis encore très loin d'une réalisation musicale sur ce sujet.
La suite me paraît plus hypothétique...

Nathalie F.
Hiver 2003


Land: www.landsite.net

Discographie:

"Idi i Smotri" (LAN 07) - Promo CD-R + Postcard - 2001

"Idi i Smotri" (Rex Regum) - Eis & Licht - 2002

"Opuscule" (DC 014) - Divine Comedy Records - 2002

V/A - Jean Marc Dauvergne "Ombres et Lumières" (DC 022) - Divine Comedy Records - 2003