Leipzig Neofolk Festival 2000

LICHTTAUFE

Empli des sympathiques souvenirs du festival neo-folk ayant eu lieu au Parkbühne de Leipzig l'année
précédente (avec Backworld, Fire & Ice, Camerata Mediolanense, Kirlian Camera, Forseti et Ataraxia), c'est avec joie que nous avions appris que le Wave-Gotik-Treffen organisait cette année encore, en marge des concerts synthpop, black-metal et des innombrables discos, un festival plus intimiste pour les amoureux des ambiances romantiques, de la musique acoustique et pour certains, des tenues militaires (à la place des jabots, des frous-frous, du maquillage "Kiss", des collants moules-couilles et des chaussures pointues digne des 60s!)... LICHTTAUFE : baptême de lumière, un nom qui rappelle la célèbre peinture "Lichgebet" de Fidus, un artiste en vogue au début du XXième siècle et qui revient en force dans le milieu néo-folk maintenant.
Première surprise lors de notre arrivée à Leipzig le vendredi 9 Juin : pas de billeterie à la gare !!! Cela veut dire faire la queue avec quelques centaines, voir milliers de gothiques devant l'Agra, lieu que nous exécrons tout spécialement, sorte de supermarché du kitsch "dark" - mais, O joie O bonheur, c'est en moins de cinq minutes que nous obtiendrons nos bracelets pour pouvoir entrer dans tous les divers lieux de ce festival devenu énorme. Petit repas au restaurant, préférant une bonne nuit de repos au concert de Lacrimosa qui a lieu comme ouverture du festival.
Samedi commence assez bien, sous le soleil exactement, et avec un sympathique concert de Aurum Nostrum, jeune groupe allemand qui sort en ce moment son premier album en vinyl : musique néo-folk avec chant masculin et féminin, rien de bien nouveau, mais agréable tout de même, à part peut-être la chanson finale, en français, absolument catastrophique (surtout le texte...).
Peu après c'est en rencontrant Kadmon (Allerseelen), que nous apprendrons que Marcus Wolf (Waldteufel), n'ayant pas reçu son billet d'avion, n'a pas pu venir... celui-ci devait jouer les percussions avec Allerseelen, c'est donc déjà deux groupes qui tombent à l'eau. Mais peu importe : il nous reste Ostara, et surtout, le lendemain, Death In June et Backworld !
Après un mitigé concert de The Days Of The Trumpet Call (play, stop, play, stop... et un peu de guitare et quelques vocalises...), nous avons droit à une action du groupe Von Thronstahl dont le chanteur s'est vu interdire de monter sur scène par la ville de Leipzig, merci aux Antifas. Les membres du groupe poseront sur deux titres du groupe passant en fond musical - amusant, mais regrettable pour les organisateurs qui feront les frais de cette action mégalomaniaque d'un artiste qui ne perd jamais une occasion de se rendre intéressant comme en déclarant peu après le festival dans un grand journal allemand : "Je suis un fasciste individualiste". Lamentable...
Ostara sauveront un après-midi plutôt moyen par un concert très convaincant et des versions de titres tirés de leur premier album, "Secret Homeland", très musclées et plus martiales. Bravo Richard et Tim !!!
Le même soir nous nous retrouvons devant l'entrée de la crypte du Volkerschlachtdenkmal, sublime monument qui fait la gloire et l'honneur de Leipzig. Alors qu'en dessous un public nombreux et hétéroclite regarde Alphaville, nous nous retrouvons à deux cents pour admirer un superbe concert de Sieben, groupe fondé, rappelons-le, par Matt Howden et sa femme, ainsi que Sally Doherty, des gens plus connus comme membres de Sol Invictus ! Les titres profiteront de la résonance naturelle de la coupole de pierre et la fin du concert sera encore plus spectaculaire puisqu'un violent orage éclate au dessus de nos têtes, le tonnerre résonnant dans la pierre comme si Thor frappait le sol de son marteau !
Après être passé en vitesse à la soirée neo-folk/industrial de Pagan Muzak, nous rentrons nous coucher, la tête emplie de superbes musiques.
Dimanche... ensoleillé. Petit en-cas dans le restaurant du Parc, près de la scène du parc (Parkbühne), lorsque la rumeur passe de table en table : le festival est annulé. Un court passage près de la porte pour lire une note à la main qui confirme les rumeurs. Après une courte discussion avec Kadmon, rencontré dans l'herbe, en short et espadrille (!), nous apprenons que le festival WGT dans son ensemble s'est écroulé et que le "Lichttaufe" en a fait les frais. On nous indiquera quand même que certaines personnes organise un festival de remplacement le soir au Village Païen, dans un autre endroit de la ville.
Le dimanche soir c'est pas moins de quatre cents pesonnes qui se réuniront dans le Village Païen (Heidnisches Dorf) dans l'espoir de voir Death In June. Dies Nathalis seront les premiers à ouvrir le "festival" en jouant quelques-uns de leur morceaux phares comme "Rain" (qui tombait un peu à cette heure là...) et "Ein Wanderer also...", repris en coeur par le premier rang du public.  Scivias offriront une rapide performance pendant que j'allais boire du Met (vin de miel), je les ai donc ratés... honte à moi. J'arrête de boire dès demain... Autour de minuit, alors que plus personne n'y croyait, nous voyons passer un horde de soldats : Death In June !!!!! Trois titres acoustiques, avec percussions et chants martials, juste pour dire aux fans qu'il est là malgré les menaces des Antifas, malgré qu'il ne soit pas payé et n'ait même pas le billet de retour pour l'Australie. "Where is Douglas Pearce ? HE'S HERE !!!", hurlent Albin Julius, John Murphy, Klaus et Ian Read, ainsi que le public, en transe....

Les raisons de la chute du WGT nous importent peu, et il est fort possible que des personnes intègres et honnêtes organiseront à nouveau un "Lichttaufe" l'année prochaine, qui sait ?

Yann C
Brachmond 2000.


AURUM NOSTRUM - concert au Parkbühne


DIES NATALIS - concert acoustique au village païen


OSTARA - concert au Parkbühne


OSTARA - concert au Parkbühne


SIEBEN - concert au Völkerschlachtdenkmal


THE DAYS OF THE TRUMPET CALL - concert au Parkbühne


VON THRONSTAHL - concert interdit


DEATH IN JUNE - mini "concert" au village païen


DEATH IN JUNE - zoom sur la photo précédente