TRIBE of CIRCLE - DERNIERE VOLONTE

11 Octobre 2003
Le Confluent
Lyon
France



Présenté par l'association lyonnaise Sonorités Obscures, le premier concert de Tribe of Circle organisé en France apparaissait comme l'un des rendez-vous incontournables de cet automne hexagonal. Un sentiment d'exception renforcé par l'annonce, à quelques jours du concert, de la prestation conjointe de Dernière Volonté, après l'annulation de celle initialement prévue d'Omnicore (suite à des dissensions internes au sein du groupe). Geoffroy, qui devait accompagner Tribe of Circle pour les percussions, a accepté d'assurer la première partie de cette soirée en présentant les compositions de Dernière Volonté au public français.
Allaient donc se trouver réunis sur une même affiche deux groupes rares en prestation publique et poulains tous deux du label autrichien HauRuck! .

Geoffroy, assisté de Pierre, a ouvert la soirée en prenant place derrière un pupitre frappé aux armes de Dernière Volonté. Il alterna chant et percussions pendant presque une heure.

Les titres chantés des différentes productions de Dernière Volonté ont été passés en revue depuis le 7" 'Où tu iras' (avec les titres : Ma promesse et Où tu iras) jusqu'au dernier album 'Les blessures de l'ombre' (La source, La foudre et le tonnerre, Le poison) sans oublier le premier album 'Le feu sacré' (Les tambours, Nous maintenons notre histoire, Ami) et la compilation 'Zu neuen Ufern in alter Frische' (Un refrain solitaire).

Dernière Volonté a bénéficié d'une très belle lumière teintée de bleus, d'orangers, noyée par des salves d'épais fumigènes.

Un problème de son est venu entacher cette performance (coupure du son de l'ordinateur quelques secondes puis coupure brève du son d'une des baffles). Par ailleurs, Geoffroy et Pierre ont paru bien absents au cours du premier quart d'heure : peut-être étaient-ils trop 'tendus'...
Quant au chant et rythmes ils ont été parfois marqués par des manques de justesse. Bien heureusement les morceaux joués en fin de set ont été bien mieux maîtrisés.

Le public composé d'une centaine de personnes resta plutôt en retrait de la scène avec une première rangée de fans reprenant en cœur les paroles et gestes de frappés des percussions... tandis que beaucoup de conversations suivaient leurs cours en fond de salle.

Un rappel permis à Dernière Volonté de combler leurs admirateurs en jouant le vieux titre 'Soldat' extrait de leur tout premier 7" 'En avant'.

Le temps d'une pause et Tribe of Circle s'installa pour offrir une prestation plutôt intéressante accompagnée de vidéos composées d'images classiques de ruines de guerres, d'éléments historiques, cosmiques et biologiques. Malheureusement, deux coupures de vidéo vinrent casser la progression des visuels.
La prestation fut somme toute plutôt réussie par rapport à ce qui avait pu être écrit à la suite du concert de Bruxelles. Tribe of Circle semble donc avoir progressé en élargissant son groupe aux membres de Dernière Volonté qui se succédèrent tout au long de cette prestations live.
Tribe of Circle n'a oublié d'explorer aucune de ses productions : 'Rien ne disparait jamais vraiment...' (Coranic submission, Colors of Europa, Dirty flowers of Thule act.1), 'The advent of redemption' (La femme évaporée, Psalms of repentance, Faiblir par la chair, Intro/The advent of redemption), la compilation 'Zu neuen Ufern in alter Frische' (Wir Kapitulieren Neimals) ainsi que leur premier 7" 'Altered states' (Morgen Meinsheit).

Le meilleur moment de la soirée aura été sans aucun doute celui où Nebel vint rejoindre Tribe of Circle pour une magnifique version de 'Psalms of Repentance'. La présence de quatre personnes côte à côte dégagea un sentiment puissant et apporta beaucoup de force au morceau. Une belle alchimie et un moment de grâce qui s'effritèrent quelques minutes plus tard lorsque Jean-Paul, de Tribe of Circle, se retrouva seul sur scène, au chant, pour un titre accompagné de son lecteur CD pour seul musicien... Ce qui relativisa dès lors quelque peu l'intérêt de la prestation scénique.

Il fût regrettable, au cours de cette soirée, que le numérique ait eu un rôle trop important dans l'interprétation des morceaux... les percussionnistes n'étant alors sur scène, bien trop souvent, que pour accompagner les programmations et enregistrements.
De même, lors du concert de Dernière Volonté, les pauses martiales, très convenues, de Geoffroy ont semblées n'être là que pour meubler ses quelques moments d'absence d'activité musicale.
Enfin, la présence des textes écrits des paroles auprès de Jean-Paul ainsi que de Geoffroy rajouta sans conteste un aspect encore plus figé à leur jeu de scène et restreint inévitablement la force de leur performance.

Les versions jouées sur scène ont laissé un plus de place aux percussions. Hélas, comme seuls les sons des tambours se trouvaient produits sur scène, une certaine lassitude pouvait s'installer et laisser penser au final à une sorte de version trop longue et diluée du 'Bring in the night' de Death In June.
Quant à la qualité du son, il fut dans l'ensemble assez fade, sans relief et malheureusement jamais à la hauteur des enregistrements studio.

Pour autant, l'initiative prise par les animateurs de Sonorités Obscures reste à saluer et à encourager tant les soirées et prestations de promotion du courant musical industriel (au sens large) sont rares dans l'hexagone.



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Automne 2003