DEATH IN JUNE
LONDRES - 22 NOVEMBRE 2003
HMS PRESIDENT, sur la Tamise

C'est dans un climat étrange que nous arrivons à Londres... Par climat étrange, je parle bien sur de la visite d'un certain Georges W. et des nombreuses manifestations anti-Bush/Blair qui auront laissé de nombreuses traces dans le centre, mais aussi des menaces terroristes et d'une certaine coupe du monde... Bref, Londres est en pleine effervescence, et ce malgré la pluie constante durant notre séjour de 4 jours... Passons...


vue de l'intérieur du bateau


C'est sur le HMS President, sympathique embarcation sur la Tamise que se déroule le concert. Nous arrivons vers 19h30, parmi les premiers, et réussissons à entrer dans le hall d'entrée du bateau, histoire d'éviter la pluie avec une vingtaine d'autres amateurs. Le patron devra ensuite patiemment retenir le reste du public sur la passerelle, pour ne pas saturer ce même hall d'entrée... Surprise! Au bout d'une vingtaine de minutes, Douglas P. apparaît sur le pont du bateau et se fend d'un titre, histoire de donner un peu de courage à ceux qui ont tenu sous la pluie pendant plus d'une demi-heure... Malheureusement pour nous, nous l'entendons trop tard et le temps de sortir du hall, le morceau se termine et Douglas retourne à l'abri...

Nous réussissons finalement, après une longue attente, à pénétrer enfin le bar. Le temps de boire un verre et de sympathiser avec un Lyonnais expatrié à Londres, la salle de concert s'ouvre au public bigarré, de la gogothe latexée en goguette aux cheveux roses, à l'adepte mytho de la pose martiale qui veut montrer son bel uniforme, en passant par quelques punks, deux ou trois vieux skins fatigués, quelques créatures hybrides indéfinissables, et beaucoup de gens tout à fait "normaux"...... Le temps de jeter un oeil aux stands de disques et de merchandising, où s'exposent comme seules nouveautées de bien jolis patches noir et or... Un buffet végétarien est servi au coin opposé de la salle qui se voit littéralement pris d'assaut par le public affamé. Nous qui n'avons pas mangé, nous attendons patiemment dans la queue, discipline oblige, avant de nous retrouver face à un buffet.... vide... 5 minutes après, de nouvelles vivres sont apportées, elles encore prises d'assaut, on finit par en resortir avec 2 bouts de sandwiches et quelques fruits pendant que d'autres s'empiffrent nonchalamment.

Douglas P. repointe enfin le bout de son casque, juste le temps de passer un cd au DJ qui le passe immédiatement. Douglas essaie de parler dans son micro, mais la sono étant coupée, on entendra pas grand chose... Mais on finira très vite par comprendre que les 3 titres qu'on aura entendu sont une pré-version de ce qui devrait être le prochain volet des aventures de Boyd Rice & Friends, intitulé (à priori) "Alarm Agent". Le son est malheureusement trop fort et trop aggressif dans les aigues, ce qui en rend l'écoute assez difficile, mais les titres entendus ne peuvent laisser présager qu'un excellent nouvel album, tout à fait dans la lignée du Boyd Rice & Friends original ("Music, Martinis & Misanthropy") et en tous cas bien meilleur que le dernier opus "Wolf Pact"...

Ian Read monte sur scène et entonne la celèbre et classique "Malediction" ("Now cursed be thy breath...") avant d'introduire le groupe qui monte en scène, sous une salve d'applaudissements. L'entité Death in June est constituée ce soir uniquement du toujours très austère Jonh Murphy aux gling-glings, drelin-drelins et autres choeurs, et évidemment de Douglas Pearce, caché derrière son casque de sniper. C'est d'ailleurs à un Douglas particulièrement locace et en forme que le public aura affaire, plaisantant volontiers avec le public, l'envoyant parfois balader, et surtout expliquant quelques uns des titres qu'ils jouaient (malgré un public particulièrement dissipé sur la fin, voir plus loin).

Et nous voila partis pour une première heure de magie, démarrant avec "Ku Ku Ku", dont la génèse vient d'un rêve que Douglas avait fait à l'époque, où il rêvait (en partie) qu'il chantait le refrain "Ku Ku Ku Baby" en compagnie de Charles Manson... Puis viennent "He's disabled" et "Little black angel", toutes deux des détournement ou plus ou moins des adaptations de chansons du People's Temple Choirs de Jim Jones... "All pigs must die" se retrouve dédié à WSD (quelle surprise!?!) mais est troublé par quelques problèmes d'ordre technique, très certainement un sous-groupe subitement enclenché et mal affecté mais je m'arrête là tout de suite avant de vous parler en charabia technique, juste que le son s'est retrouvé d'un coup très très fort, alors qu'il était déja assez fort (et surtout agressant) auparavant. Le problème se règle très vite, tandis que Douglas continue à chanter la mort des cochons... Tant que j'y suis à parler technique, il faudra remarquer aussi l'inexistance totale d'un jeu de lumière, et l'alternance de spots rouges et verts tous allumés n'est pas forcèment du meilleur effet, ni les décorations de Noël d'ailleurs... enfin...

Après quelques titres, Douglas commence à jouer "Hullo Angel" puis s'interrompt. Reprend au début, s'interrompt encore... Puis déclare qu'il a oublié les accords! Dans l'hilarité générale, Douglas propose de la chanter, brillamment, a cappella... On mettra le trou de mémoire sur le compte de ses 47 ans bien tapés... S'ensuivent classiques sur classiques, tous aussi chargés d'émotion et de profondeur les uns que les autres. De "The Honour of Silence" qui lui avait été inspiré par une expèrience plus physique que spirituelle, à "Smashed to Bits (in the peace of the night", dont le titre provient d'une inscription sur une FLAK près de chez Albin Julius en Autriche, à "She said destroy", premier titre écrit avec David Tibet à Noël 1983, ou "Death of the West", titre prophétique, le dernier écrit avec Tony Wakeford, ou encore "Come before Christ & Murder love", sa toute première chanson écrite il y aura bientôt 30 ans!

Absence de percussions oblige, Douglas demande au public de taper du pied, sur le pont du bateau, le rythme de l'avant dernier morceau de ce premier set, "Until the living flesh is burnt"... Moment à la fois étrange et intense, où le public participe complètement au concert. Le morceau se termine, et entre sur scène un homme au crâne recouvert d'un bandana... PATRICK LEAGAS! Douglas a appelé son vieil ami à venir jouer "The Calling". Patrick se lance alors dans des explications sur l'origine de ce titre, concernant un de ses amis de l'époque, décédé (d'après ce que j'ai compris, mais je vais y venir) sous le régime soviétique dans les années 80... Je n'ai pas pu tout entendre, tout comme une bonne partie du public massé devant la scène, ceci étant très certainement du à l'autre masse de gens au fond de la salle dont les discussions et les rires suffisaient à couvrir la sono. Je ne sais pas si c'est une habitude chez le public anglais et/ou goth de montrer un manque aussi profond de respect envers les artistes qui se produisent sur scène, mais visiblement, pour de nombreuses personnes ce soir-là, le concert de Death in June aura été surtout l'occasion de papoter chiffon et de se montrer en société sous leurs plus beaux atours, malgré le fait que DIJ soit un groupe de qualité aussi rare en concert... Si vous faites partie de ces personnes, je vous vomis.

C'est donc un Patrick Leagas visiblement ému qui entonne donc "The Calling", après qu'on lui aie apporté un papier avec le texte dessus, presque 20 après l'avoir écrit... "The Calling" se termine, et le premier set avec lui. Douglas quitte la scène, nous invitant à nous ruer sur le buffet végétarien qui a été ravitaillé entre temps. Pas la peine de s'en approcher, celui-ci est à nouveau pillé aussi rapidement que la première fois... J'ai faim, une bière contenant autant de protéines qu'un bon steack, je préfère une pinte au petits restes de sandwiches abandonné sur la table, tandis que derrière ses platines un improbable gentleman mixe de la musique de cirque avec de la techno hardcore, avant de nosu remettre un bout de ce futur "Alarm Agent" dont je parlais plus haut... Après ce petit interlude d'une demi-heure, Douglas et Jonh remontent enfin sur scène pour reprendre un second set tout aussi bon que le premier, avec quelques titres qui se font trop rares dans les derniers concerts du groupe comme "To Drown a Rose"... Arrive la fin du concert, "Heaven Street" pour l'habituel rappel, avant que le groupe ne s'éclipse définitivement pour ce soir. L'heure aussi pour nous de partir, préférant prendre le dernier métro et zapper la fin de la soirée plutôt que de rester et avoir à prendre un bus de nuit...

Premier Set :
Ku ku ku
Little black Angel
All pigs must die
Rocking horse night
Flies have their house
Torture by roses
Disappear in every way
Hullo Angel
The honour of silence
We said destroy II
Smashed to bits
Death of the west
Come before christ and murder love
Omen filled season
She said destroy
Fall apart
Tick tock
Till the living flesh is burnt
The calling

Second set :
Leper Lord
To drown a rose
Hollows of devotion
The golden wedding of sorrow
Rose clouds of holocaust
Symbols of the sun
Runes & men
Kameradschaft
Fields of rape
Leopard Flowers
The enemy within
Giddy giddy carousel
But what ends when the symbols shatter

Rappel :
Heaven Street

 

Chronique et photos : Christophe (www.deathinjune.fr.fm) et A.

D'autres photos seront prochainement disponibles sur www.deathinjune.fr.fm



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