In A Garden Green
Celui qui éteindra le feu sacré du soleil invaincu n'est
pas encore né. Ce nouveau chef-d'oeuvre de Tony Wakeford reflète
une fois de plus ses préoccupations européennes et sa vision
acérée de la société. Nous retrouvons donc
les thèmes chers de Tony comme la religion, la dualité de
la pensée et des êtres, un pessimisme ambient, le pouvoir
de la nature, l'Europe...Le tout reflétant les passages de deuil
et de renouvellement traversés durant cet enregistrement. S'y côtoient
autant les passages folks que les tendances néo-classiques
et ambient rencontrées sur les albums de L'Orchestre Noir. In A
Garden Green reprend les choses là où The Blade les avaient
laissées, tout en évoluant vers de nouvelles tendances et
directions.
Toujours orné des peintures de Tor Lundvall, cet album invite
par sa couleur verte à un certain apaisement, vite étouffé
par la violence assourdie, le malaise intrinsèque de son contenu.
Un texte d'Hildegard von Bingen vient agrémenter le magnifique O
Rubor Sanguinis, dont l'époustouflante version live à l'ouverture
des concerts de juin dernier retournait l'âme. Le titre qui donne
son nom à l'album, chanté avec l'excellent Karl Blake, confirme
notre grandissante envie de voir ce duo prospérer, tant les titres
similaires rencontrés sur The Blade ou Cupid and Death tendaient
vers une parfaite symbiose d'un génie révélateur.
Un disque à acquérir de toute urgence, comme le reste
de la collection d'ailleurs. Décidément, Charles Anthony
Wakeford joue dans la cour des grands, même si très
peu de personnes en sont conscientes...
(Tursa 021CD, distribution World Serpent)
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Stéphane Fivaz
septembre 1999