Chabrier, Debussy, Grieg, Ravel, Rossini, Satie, Scarlatti, Schubert

Napolitain à la carrière entièrement française, Aldo Ciccolini (né en 1925) est un des pianistes les plus complets de l'après-guerre. En témoigne son répertoire sans a priori, de Scarlatti à Chabrier en passant par Séverac et Rossini, sans oublier Satie dont il reste à ce jour le plus convaincant prophète. Liquide et mordoré comme un vin de l'Etna, mais avec une clarté d'articulation toute française, le toucher de Ciccolini est, avec celui du pianiste Solomon, le plus sublime qu'il nous a été donné d'entendre. A-t-on jamais rêvé sonorité plus piquante que celle de ces treizes Sonates de Scarlatti, phrasés plus parlants que ceux, frivoles et nostalgiques, des Péchés de vieillesse de Rossini ? Parmi d'autres divines surprises, des mélodies de Debussy et les Histoires naturelles de Ravel avec deux diseurs hors pair (respectivement la très connue Janine Micheau et le trop méconnu Jean-Christophe Benoit), ainsi qu'une Sonate D.960 de Schubert toute de chair et de sang, aux antipodes de la luminosité de Kempff.

Jacqueline Waeber

(4CD, EMI)

février 2000