Truth and Beauty and all their Severity

Voici sans conteste une des meilleures productions entendues depuis des lutres au sein de la noble famille apocalyptique folk. Et elle ne provient pas de musiciens reconnus et établis, car il ne s'agit là que d'une démo d'un artiste de la côte Est des Etats-Unis, désireux de faire connaître ses tristes ritournelles de troubadour moderne. Et pour n'être qu'une démo, le son et la production sont ma foi excellents. J'ose à peine imaginer ces titres une fois enregistrés dans un studio professionnel, tellement leur qualité intrinsèque en ressortira magnifiée.

"Truth and Beauty and all their Severity" se révèle pour l'essentiel acoustique, reflet de la vision claustrophobe de son auteur. Cet album est d'une beauté époustouflante et se rapproche aisément du son si typique des formations évoluant au sein de World Serpent Distribution ou Middle Pillar, tout en conservant son originalité empreinte d'une intégrité rare. Ces mélodies ensorceleuses et le timbre de cette voix caverneuse peuvent ainsi émettre quelques réminiscences aux sons déjà entendues chez Bryin Dall, Nick Cave, Michael Gira, Telstar Ponies (In the Desolate Open) ou Michael Moynihan (Blut Fuer Blut), sans pour autant usurper une personnalité établie.

Lux Interna se rapproche du royaume des Dieux, tant sa musique brille aux éclats d'un talent sans borne. Les textes représentent également une part importante de l'œuvre et s'animent à décortiquer les préoccupations réfléchies au sujet de Dieu(s) et la religion, la nature, la guerre, le tout empreint d'allusions aux mythes nordiques, avec ça et là les intarissables démons d'une dualité permanente entre la force et la faiblesse, la vertu et le vice, la création et la destruction, le pouvoir et la soumission, bref tous ces thèmes assez proches en fait des pérégrinations imaginaires de Tony Wakeford.

Le premier morceau de l'album, "Here in this world", magistral, commence comme un titre de Sol Invictus, puis tourne rapidement en ce qui pourrait être une interprétation deBryin Dall ou Nick Cave. Tout le reste de l'album est du même calibre. " Blut Fuer Blut" possède la puissance martiale de Blood Axis et le dernier titre s'aventure dans un dark-ambient atmosphérique de première qualité. Cette musique atteint la perfection, alliant avec talent la beauté et la tragédie de l'existence. Lux Interna se révèle être un des meilleurs groupes non-signé sur la planète néofolk, mais soyez certains de retrouvez ce nom chez les plus grands dans un avenir proche. Lux Interna devrait être sur toutes les lèvres prochainement.

Fortement recommandé !!

Stéphane Fivaz
Mars 2000
 

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Joshua Ian Levi and Kathryn Cielewich
Lux Interna
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Buffalo, NY 14214
USA
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