O Quam Tristis

Funérailles des Petits Enfants

Nous avions découvert O Quam Tristis le printemps dernier, avec la démo de ce qui est maintenant un album à part entière. Outre les titres déjà entendus auparavant, s'ajoutent une quintessence de morceaux tous aussi indispensables les uns que les autres. Pour vous rafraîchir la mémoire, O Quam Tristis est un quintette parisien passionné de culture médiévale et tirant d'ailleurs son nom du début d'un verset du Stabat Mater. Les textes en latin, choisis dans le Manuel Grégorien, se rapportent à un chapitre consacré à l'enterrement des enfants en bas âge, d'où le titre éponyme de l'album.

Si Opera Multi Steel ont peiné à se faire un nom et une reconnaissance fortement méritée, les voilà maintenant rassurés car la descendance se présente sous ses plus beaux atouts. En effet la comparaison au mythique groupe français n'est pas fortuite, tant la démarche d'O Quam Tristis s'apparente aux textures synthétiques et médiévales, aux sons et ambiances si particuliers de leurs aînés. "A Deo Salutari - Gloria Patri" s'annonce comme une somptueuse traversée du Moyen-Âge riche en couleurs et émotions. Les voix de Katrina et Anna se complètent merveilleusement, la barre est placée d'entrée très haute. "Hic Accipiet" lève le voile sur un tempérament plus combatif qu'il n'y paraît, les percussions martiales en avant, dégageant avec finesse une retenue délicieusement ravageuse. La musique se veut chatoyante, riche et subtile, et l'emploi du latin comme unique langage agrémente ces sensations de retour aux sources, puiser nos racines . L'emploi de flûtes, dulcimers contraste merveilleusement avec les sonorités plus durs de l'électronique et des boîtes à rythmes, créant ainsi une musique intemporelle et enjouée. La guitare acoustique se révèle infiniment chaleureuse sur les superbe "Ultima Confessio" et "E Lucis Ante", apportant une nouvelle palette aux ambiances électro-médiévales dominantes. L'album se clôt magistralement sur "Dirigatur Domine", nous ramènant les pieds sur terre pour un atterrissage aux douceurs inespérées, sur fonds de déclamations latines entremêlées d'incantations divines, suivies d'un titre caché laissant échapper un aspect beaucoup plus électro.

Une superbe œuvre dont on ne se lasse pas, une étoile est née….

Stéphane Fivaz
Août 2000

Contacts et informations :
O Quam Tristis
43 Rue du Préfet Dalphonse
36000 Châteauroux
France
e-mail : o.quam.tristis@wanadoo.fr

Label :
Palace of Worms Records
c/o Guido Borguetti
Via Bronzetti 19
23900 Lecco
Italie
e-mail : palaceofworms@usa.net
web : http://members.tripod.com/~palaceofworms/index.htm