Cabaret
La France avait succombé, à son époque,
à la déferlante cold-wave venue d'Angleterre, et peut-être
d'une manière plus significative que tout autre pays européen.
Certainement par goût pour un certain romantisme sombre ancré
dans les traditions littéraires d'antan. Des formations comme Marquis
de Sade, puis Marc Seberg, ont largement contribué à l'essor
de la scène française. Et plutôt que d'être vite
oublié, ce courant musical s'assura dans l'Hexagone d'une longévité
inespérée. C'est ainsi qu'apparaissent aujourd'hui encore,
quasiment vingt plus tard, des formations comme Kaferlein, emplie de douce
nostalgie. Cette démo trois titres s'inscrit musicalement dans la
droite lignée du courant précédemment cité,
la rage et la spontanéité en moins peut-être. Si le
premier titre ne surprend guère et peine à décoller,
le deuxième, "Goldoangels", rappelle les délicieuses mélodies
pop entraînantes de New Order, teintées de l'école
française de Mary Goes Round ou Asylum Party, pour le morceau le
plus réussi du disque. Quant au "Cabaret du néant", les ambiances
parfois pesantes s'accordent quelquefois à celles laissées
par Little Nemo, voire Zurück Placenta, sans pour autant laisser un
souvenir impérissable, malgré la qualité intrinsèque
du morceau. On sent pleinement le potentiel de Nicolas Lartigue, âme
pensante de Kaferlein, et je pense que son talent prendra son poids et
son envol lorsqu'il aura réussi à extérioriser ses
influences, à les digérer. On sent une forte capacité
créative, qui à mon humble avis pourrait prendre de
l'envergure sur des titres essentiellement instrumentaux, mêlant
les instruments acoustiques à l'électronique.
Le nom du groupe est magnifique, la musique se cherche,
et lorsque les repaires seront trouvés, je parie sur une ascension
méritée de Kaferlein.
Stéphane Fivaz
Février 2001
Contact :
Nicolas Lartigue
9 rue Friant
75014 Paris
lartns@noos.fr
!!! 10 avril 2001 : un tout nouveau titre de Kaferlein
est disponible via mp3 : http://music.francemp3.com/kaferlein