Dissonance
Voilà un nom de formation pour le moins explicite quant à l’orientation musicale suivie, pourtant le titre de l’album résume à lui seul dans quel contexte ce style de musique est placé. A l’origine de ces compositions se trouve une personne passionnée de musique néofolk, écoutant inlassablement des artistes comme Legendary Pink Dots, Coil, C93, Sol Invictus, Death In June ou Psychic TV. Armé d’une guitare acoustique et s’essayant aux joies du sampling, il enregistre quelques morceaux, puis viennent se greffer au projet quelques autres convives, alimentant de leur expérience cette musique particulière. Loin de répliquer le son de leurs modèles, Neofolk se situent plutôt dans une veine électronique acoustique, dans laquelle les cordes d’une guitare filtrent délicatement. Se suivent des titres enjoués, où dominent soit une voix passablement travaillée et déformée, sombre et mystérieuse, soit des discours samplés, lançant à tout vent des phrases scandées et rageuses, complaintes sataniques d’un temps révolu (« Dialog »). L’habillage sonore se veut minimaliste, usant à merveille des techniques électroniques diverses. La plupart des morceaux ont une structure folk classique, rappelant çà et là les formations citées précédemment, mais le mode d’enregistrement rend ces influences méconnaissables. Et les traitements électroniques subits par la voix et l’instrumentation agrandissent ce sentiments de chansons nihilistes et claustrophobes. Des morceaux comme « The Mad Gardener » - un superbe titre néofolk digne de Boyd Rice and Friends, ou comme « 7 Days » ou Life Cycle ». Certes quelques dérapages de jeunesse subsistent (« Unborn Duet »). On ressent un potentiel unique et une capacité réelle dans les compositions, pourtant le tout mériterait un enregistrement approprié et professionnel, pour rendre au maximum le potentiel d’une musique qui est, initialement, géniale.
A suivre de très près !!
Très intéressant.
Stéphane F.
Septembre 2001
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