A croire que les labels deviennent sourd ! Comment pareille merveille peut encore se trouver sans signature ? Mygük, formation incroyablement prometteuse de Pau, prouve de bien belle façon qu'ils n'ont rien à prouver avec cet album éponyme, bien au contraire, mais tout à y gagner. Les cinq titres de ce disque ravissent immédiatement et irrémédiablement. Une justesse rare, une émotivité calfeutrée et pourtant si rebelle. Le violon prend sans peine le premier rôle, dirigeant les compositions de cordes de maître. De magnifiques mélodies, torturées à souhait, invitent aux rêveries sournoises et limpides au royaume de la mélancolie automnale. On pense aisément à Dominique A. pour la voix, sur une musique inspirée alliant les références multiples, comme Mogwai, Piano Magic, Deus, Migala, Yann Tiersen, Matt Howden ainsi que l'école post-rock canadienne, tels Godspeed You Black Emperor ou autre A Silver Mt Zion. Une musique aussi sombre que radieuse, bercée d'éclaircies à la sensibilité maladive. Des compositions à la maturité impressionnante, au charisme ravageur. Une découverte magistrale et un nom qui deviendra grand !