Noosfera est un nouveau nom dans le paysage musical italien, et sort de l'ombre sur la superbe structure qu'est Oktagön. Pourtant il est difficile là de parler de néofolk, bien que la guitare acoustique soit omniprésente. En effet, l'essence même de cette musique est plutôt ancrée dans une tradition de musique intimiste et folk, autant anglaise qu'américaine. Les références les plus marquantes qui paraissent les plus évidentes sont malgré tout difficiles à cerner, mais une écoute attentive relève des réminiscences évidentes avec des formations comme Labradford et Tarentel, mais aussi avec les ex-God Machine de Sophia, ou encore quelques affinités avec Piano Magic ou les défunts Slowdive, Pale Saints et les reprises du projet mythique This Mortal Coil. Une musique qui puise ses racines dans la darkfolk, mais qui se rapproche beaucoup plus des mélopées de Nick Drake que de celles de Death In June. On se laisse bercer par ces superbes titres lents et atmosphériques, d'où se dégage une nonchalance contagieuse, mélancolique et latine. Cesare Marilungo, l'unique âme pensante de la formation, a toutefois réussi à imposer un style peu commun dans un monde musical plus ou moins stéréotypé, s'éloignant avec aise d'un son largement présent chez d'autres musiciens, pour laisser éclater son imagination et sa création à l'intégrité redoutable. Certes le son amène les comparaisons, mais cette musique épurée, intime et authentique privilégie l'atmosphère par son intemporalité.
Un magnifique disque qui partage les titres chantés et les plages instrumentales, se terminant par un long morceau ambient du plus bel effet. Une réussite incontestable.